Pour ce conseil du mois de novembre, le public est venu nombreux, curieux d’entendre les débats sur l’actualité de projets majeurs prévus à l’ordre du jour.
Tout d’abord, le financement du groupe scolaire. Alors qu’on en est à peine au premier tier du projet, de grosses corrections de budget apparaissent et il faut voter la 2ème modification de l’autorisation de programme qui fait apparaitre une substantielle augmentation de 400K€ sur le budget global !....
Aux demandes d’explications, M. le Maire n’est pas en mesure d’exposer les raisons et laisse le soin à la responsable des finances d’en assumer le rôle… Nous devons nous contenter du fait qu’il y aurait eu une erreur matérielle sur le montant HT des travaux et que certains attributaires ont réajusté leurs tarifs !...
En regard de l’importance et de l’enjeu d’un tel projet sur l’avenir de la commune, cette forme de négligence est révélatrice d’un état d’esprit, qui n’inspire ni sérénité, ni confiance. Ainsi, nous préférons rester distant de ce dossier inconsistant et nous abstenir.
Dans la foulée il nous est demandé de voter un emprunt d’équilibre (3M€) pour couvrir les dépenses de l’année de ce projet (2,9M€).
Qu’est-il prévu en 2024 ? Le montant des dépenses sera d’une tout autre ampleur et dépassera 4M€. La réponse reste une fois de plus évasive. S’en suit un moment d’autosatisfaction avec l’évocation des taux d’intérêt. Sachant qu’ils nous ont été présentés à un peu plus de 4%, M. le Maire se glorifie d’un ajustement possible, au final, à moins de 4%. On joue sur l’épaisseur du trait !
Nous en profitons pour rappeler qu’en 2022 les taux étaient encore en dessous de 2% !
Alors que les contours du dit projet étaient largement connus, un rapide calcul en projection fait apparaître un surcoût de remboursement de l’emprunt à hauteur de 500 000€ !...
Manifestement la vision et l’anticipation ne sont pas des domaines de compétences familiers à M. Jean. Bien que les finances soient un sujet global, nous avons préféré nous abstenir afin de ne pas donner quitus à cette gestion aux allants douteux.
Avec un peu de retard, mais que voulez-vous les journées n’ont que 24 h, la municipalité souhaite témoigner son soutien à l’action remarquable de la section gym de l’ASB qui est allée remporter des titres nationaux au tournoi UFOLEP des 10 et 22 juin dernier. Nous soutenons unanimement la proposition d’attribution d’une subvention exceptionnelle de 1728€, permettant de compenser les frais engagés pour les déplacements.
Là aussi avec un peu de retard, l’actualité n’étant plus tout à fait dirigée vers ces sujets, nous avons voté l’attribution d’une subvention exceptionnelle, d’un montant de 2000€, en solidarité avec les victimes début septembre, du puissant séisme qui s’est produit au Maroc et de la tempête qui a dévasté une partie de la Libye.
Autre point d’importance, le projet d’aménagement des parcelles situées dans le quartier du Morillon. Invoquant à nouveau le manque de cohérence, ainsi que les craintes sur l’évolution de la circulation dans ce quartier, tels que le formulent à la fois une large partie de la population et le cabinet conseil qui assiste la commune dans le projet de révision du PLU, nous renouvelons notre désapprobation sur la manière de gérer ce dossier par la majorité : laisser le privé agir alors qu’une maîtrise publique aurait certainement permis de raisonner de façon plus globale et sur une vision stratégique d’aménagement de cette zone centrale du village. Nous votons contre cette délibération.
Enfin, et après plusieurs mois de tergiversations, le projet de délocalisation sur la commune de l’établissement les Aurélias, EHPAD spécialisé Alzheimer et propriété du groupe Clariane (ex Korian) actuellement sur Pollionnay, refait surface…avec une nouvelle formulation de la délibération qui nous est remise à notre arrivée au conseil !!!
Il était tout d’abord prévu à l’ordre du jour un engagement de cession pour deux millions d’euros d’un hectare de terrain communal, situé chemin de la rivière d’Yzeron et actuellement aménagé avec des équipements sportifs et de loisir. Sans réussir à avoir une explication claire et convaincante sur les raisons de ce changement de pied, nous découvrons qu’il ne s’agira plus d’une promesse de vente, « trop engageante », mais d’un simple principe de localisation dont la nouvelle formulation introduit l’équivoque sur un quelconque bénéficiaire.
Argumentant sur l’inconsistance de la délibération et le caractère précipité de la démarche, nous demandons un report du vote avec un temps de travail pour l’approfondissement du dossier et l’étude de localisations alternatives.
Allant dans le même sens, de nombreux colistiers de M. le Maire tentent également de faire entendre la voix de la sagesse et du bon sens. Ils ne sont pas pris en compte : le mépris et l’entêtement prévalent.
Poussé dans ses derniers retranchements, l’exécutif a tenté une dernière transformation de la délibération aboutissant à une formulation sans substance. A quoi bon faire voter le conseil sur un sujet aussi peu mature ?
Le vote à bulletin secret, demandé par l’opposition, révèle une fracture au sein de la majorité. Si le résultat reste favorable à M. le Maire, pour 1 seule petite voix, 8 de ses colistiers se sont opposés à cette délibération !
Cet épisode va laisser des traces et ce projet est bien mal engagé.
Dès le lendemain du vote, la presse spécialisée s’est faite l’écho de l’existence de graves difficultés financières au sein du groupe Clariane concernant sa dette, l’obligeant entre autres à se séparer d’un grand nombre d’établissements sur le territoire français. On peut légitimement s’interroger sur la possible existence d’une relation de cause à effet avec le changement de pied, de dernière minute, de M. le Maire sur cette délibération. Toutes les informations en sa possession ont-elles vraiment été partagées de façon transparente avec les conseillers afin d’éclairer leur vote ?
